5 règles pour trouver des bons partenaires de tennis
Vous entendrez souvent dire qu’il faut jouer contre plus fort que soi pour progresser. C’est à la fois vrai et faux.
Vrai parce que jouer contre plus fort que soi vous permet de rencontrer des situations de jeu qui vont vous contraindre à donner le meilleur de vous-même pour faire face à votre adversaire.
Faux dans le cas où le niveau du joueur en face est trop élevé. Vous risquez alors d’être contraint à frapper uniquement des coups de défense ou à surjouer (et entre surjouer et faire n’importe quoi sur le court, la frontière est mince).
Ne vous privez pas du plaisir, si vous en avez l’occasion, d’échanger des balles avec un très bon joueur. Sachez cependant que ce n’est pas le genre d’entrainement qui vous sera le plus profitable à long terme.
Jouer systématiquement contre trop fort ne vous prépare pas à la compétition officielle ou le jeu du classement vous proposera le plus souvent des adversaires de votre niveau.
Un de mes amis, qui a eu une progression beaucoup plus régulière que moi, me déborde dans tous les secteurs du jeu et me colle systématiquement 6/0 6/1. Je joue avec lui une fois par an pour me remettre les idées en place. Jouer plus souvent avec lui ne serait pas productif.
Jouer contre des adversaires justes un peu plus forts sera bon pour votre jeu, mais attention au fait que vous allez avoir tendance à être tendu pour donner bonne figure. Cela ne vous permettra pas de vous préparer convenablement à jouer les matchs ou vous êtes favori sur le papier.
Il est fréquent que des joueurs qui jouent systématiquement contre plus fort à l’entrainement échouent régulièrement en match officiel contre moins fort qu’eux car pas habitué à imposer leur jeu.
Jouer contre des joueurs de votre niveau est idéal.
Jouer contre des joueurs un peu moins fort peut être aussi très bon pour vous améliorer car vous allez alors vous habituer à imposer votre jeu contre un adversaire qui va vouloir, lui, faire une performance. Jouer contre moins fort vous permettra aussi d’être plus détendu, d’essayer de nouveaux coups et de travailler votre créativité.
La première année ou je suis monté en 3ème série (en 1997), j’étais 30/1 et je m’entrainais avec des 30/3 et 30/4 (respectivement 2 et 3 classements en dessous). Jouer avec des partenaires qui ne pouvaient me déborder, m’a permis de répéter des schémas tactiques d’attaques qui sont devenus à la longue, particulièrement efficaces . De nombreuses performances, dont certaines inattendues, m’ont permis de monter 15/5.
Une fois en 3ème série, j’ai joué régulièrement avec des joueurs de mon niveau et plus fort pour pouvoir travailler les coups qui me manquaient.
Règle n° 2 Faites le premier pas
Une fois que vous avez repéré les joueurs qui vous intéressent, entrez en contact avec eux et proposez leur une partie. Même si vous faites partie de l’annuaire du club, même si vous avez laissé une annonce au club-house, si vous attendez que l’on vous contacte, vous jouerez moins souvent que si vous prenez l’initiative.
Règle n° 3 Soyez clair dans vos demandes
Il est toujours mieux d’annoncer dès le départ ce que vous voulez faire pendant votre séance d’entrainement : des balles, des exercices spécifiques ou un match d’entrainement.
Selon que vous serez en période d’entrainement, en période de compétition ou désirant simplement vous détendre vos objectifs seront différents.
Quand votre carnet d’adresse sera plein et que vous aurez le choix de votre partenaire, vous pourrez alors choisir le joueur qui correspondra le mieux à vos besoins du moment.
Règle n° 4 Soyez à l’écoute de votre partenaire d’entrainement
C’est le pendant de la règle n°3. Si vous cherchez à travailler des coups ou des enchainements particuliers, votre partenaire à certainement lui aussi des secteurs de son jeu qu’il aimerait revoir avec vous. Essayer de rentrer dans une relation gagnant-gagnant. Quand un des joueurs veut monter au filet, l’autre travaillera son passing-shot, par exemple.
Attention, certains de vos partenaires n’en feront qu’à leur tête et souvent c’est tout le temps la même chose. Exemple, le joueur ultra-compétitif ne voudra faire que des matchs et mettra la même intensité dans votre entraînement que dans un match officiel. Il est inutile de proposer à ce joueur de travailler un coup précis. Certains joueurs à l’entrainement ne veulent faire que des balles sans contraintes alors que d’autres testent des coups bizarres. La collaboration sur des exercices précis n’est alors pas toujours possible.
Règle n° 5 Variez les styles de partenaires
Si les niveaux des partenaires peuvent varier, les styles de jeu aussi. Plus vous-vous confronterez à des styles différents à l’entrainement plus vous serez prêt à les affronter en match. Je vous ai préparé une typologie de 6 styles de joueur à avoir dans son carnet d’adresse.
Le renvoyeur lifteur : Il ne fait pas de fautes et lifte toutes ces balles en prenant une marge importante sur la hauteur du filet. Ce type de joueur vous entrainera à frapper beaucoup de balles hautes.
Le renvoyeur en chop : appelé aussi limeur, ce joueur fait encore moins de faute que le lifteur. Ses balles sont extrêmement lentes et souvent basses. Parfait pour s’entrainer à accélérer les balles molles, à monter au filet ou à contre-amortir.
L’attaquant du fond de court : Ce joueur qui joue en rythme, va vous contraindre à travailler votre longueur de balle et votre replacement. Quand il accélère, si vous êtes sur la balle, vous pourrez tenter de jolies contre-attaques. Certain de ces attaquants du fond ont des coups droits monstrueux (par rapport à leur revers), c’est le moment d’utiliser les enchainements qui vous permettrons de toucher leur revers.
Le gros serveur : Ce joueur, qui peut réussir trois aces par jeu quand il est en forme, vous entrainera au retour. Position pour retourner, anticipation, recherche des zones, vous pourrez vous exercer à moduler tous ces paramètres pour mieux retourner.
Le serveur-volleyeur : Profil rare aujourd’hui (en 2011), ce joueur sollicitera votre jeu de défense (passing, lob, retour dans les pieds).
Le gaucher : Il joue des coups que les droitiers ne savent pas faire. Notamment le fameux service slicé qui vous déporte côté revers. Le gaucher vous oblige aussi à inverser tous vos schémas tactiques pour toucher son revers à lui. Ce profil est rare (entre 8 et 15 % de la population) mais en avoir un parmi ses partenaires, vous donnera un avantage bien réel quand vous en rencontrerez un en match officiel.